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1995 Requalification et diversification des productions viticoles en Bordelais
L’exemple des régions traditionnelles de vins blancs
Jean-Claude Hinnewinkel, Agrégé de Géographie, PRAG, CERVIN, Université BordeauxIII.
Communication aux journées de la commission de Géographie rurale, Lectoure, les 18-19 et 20 sept 1995, paru in Géodoc, Université Toulouse Le Mirail/
“ Le vignoble bordelais: un monde en mouvement ”. Ce titre de l’article publié en 1984 par Ph. Roudié dans la RGPSO, n°3, est toujours d’actualité, le plus grand vignoble de qualité du monde ayant besoin de s ’adapter à une concurrence nationale et étrangère sans cesse plus performante, souvent d’ailleurs par assimilation des techniques mises au point en Bordelais.
Jusqu’en 1970, l’image du vignoble bordelais repose avant tout sur ses vins rouges de qualité, secondairement sur ses vins liquoreux prestigieux. La réputation des vins secs des Graves du Nord est déjà beaucoup plus confidentielle. Et pourtant le vignoble bordelais est alors surtout un producteur de vins blancs qui au cours de la décennie des sixties représentent 60 % de la production girondine et le tiers de la production des vins blancs français.
Cette situation est le résultat d’une longue histoire qui explique largement la physionomie du vignoble bordelais d’alors avec une production de vins rouges ou de blancs liquoreux le long des axes fluviaux alors que l’intérieur du pays était le domaine de vins blancs de qualité souvent médiocre, issus de cépages souvent neutres et productifs, à gros rendement comme Ugni blanc ou le colombard et résultats de vinification le plus souvent sommaire.
Depuis, cette organisation de l’espace viticole s’est profondément altérée par suite des transformations dans les habitudes de consommation, aux premiers rangs desquelles figure la chute des vins de consommation courante, principal débouché des “ petits bordeaux blancs ”, ceux que l’on consommait vite fait sur le zinc des comptoirs des cafés ou qui servaient aux assemblages des négociants. L’image souvent négative des “ Bordeaux moelleux ”, bien souvent trop soufrés et générateurs de migraines se traduit au cours des années 60 par une crise profonde des vignobles de vins blancs alors que ceux de vins rouges amorcent un essor spectaculaire.
Comme toujours cette crise engendre des mutations profondes dans les régions touchées : dans un premier temps une diversification des productions prit parfois des allures de reconversion dans la production de vins rouges ; plus récemment, à partir des années 80, des efforts de requalification des productions furent entrepris en direction des vins blancs.
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