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    2008 Le Bazadais, un oubli sur la carte du Bordelais viticole !

    Le Bazadais, un oubli sur la carte du Bordelais viticole !

    Jean-Claude HINNEWINKEL, professeur des Universités, UMR ADES / CERVIN, Université M. de Montaigne – Bordeaux3

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    2008 Le Bazadais, un oubli sur la carte du Bordelais viticole !

    Pour les amateurs de vin, comme pour les professionnels, le Bazadais n’est pas associé à un produit viticole de grande renommée. Cette remarque prend toute sa valeur si l’on considère que le Bazadais fut un ancien évêché où cette culture fut importante, alimentant notamment le grand commerce en « vin de Langon », du nom du port d’embarquement sur la Garonne vers Bordeaux. Il paraît également intéressant de le souligner dans la mesure où nous trouvons là, avec l’extrême nord de la Gironde, la seule région du Bordelais à ne pas bénéficier d’une appellation locale reconnue, en dehors de la vaste forêt landaise bien entendu. Or il n’en a pas toujours été ainsi et l’ancien évêché de Bazas fut dans le passé tout aussi viticole au sud de la Garonne qu’au nord où la région de l’Entre-deux-Mers est de nos jours un foyen viticole actif.

    A la fin du 19e siècle, le Bazadais est encore clairement identifié sur la carte du bordelais viticole et apparaît comme, à l'extrême sud,  un pays de côtes au même titre que Saint-2milion au nord.

    2008 Le Bazadais, un oubli sur la carte du Bordelais viticole !

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    Le Castillonnais, entre Bergerac et Saint-Emilion

    Jean-Claude Hinnewinkel, professeur de Géographie, université Bordeaux-Montaign, CERVIN, communication de clôture de « 1453, rencontres européennes pour le 500ème anniversaire de la bataille de Castillon », Pôle Universitaire de Bordeaux, Castillon, 10-20 octobre 2003, Les cahiers arts et sciences, Université Bordeaux1.

    2003 Le Castillonnais, entre Bergerac et Saint-Emilion

    2003 Le Castillonnais, entre Bergerac et Saint-Emilion

     

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  • Hinnewinkel J.C., 1995, Les marchands, les moines et le bordeaux…, Ici et là, Numéro spécial, pp. 42-4

     

    LA VIGNE A LA CONQUETE DU BORDELAIS

     

                 Avec 115 000 ha, la vigne couvre aujourd’hui la plus grande partie du département de la Gironde à l’exception de sa partie landaise. La culture de cette plante méditerranéenne y marque profondément les paysages et constitue le fondement d’une véritable civilisation du vin. Il n’en a pas toujours été ainsi et dans de nombreuses régions bordelaises l’omnipotence de la viticulture est même un phénomène assez récent.

     

                1/ A l’origine, colonisation romaine et vin des marchands...

                C’est en effet pour des raisons éminemment commerciales qu’aux premiers siècles de notre ère les romains implantèrent la vigne aux alentours du port de Bordeaux. Les exportateurs évitaient ainsi les péages que les Toulousains imposaient sur les vins de la Narbonnaise ou de Gaillac. En ces temps de transports terrestres difficiles, il était avantageux de produire à proximité d’un port. Bordeaux était alors déjà un important centre d’expédition des blés du Sud-Ouest mais aussi des vins méditerranéens vers les contrées atlantiques colonisées par les romains. Il allait rapidement devenir celui des vins d’une région bordelaise qu’il  n’est pas possible de définir avec précision sur le plan géographique...

                La période des grandes invasions consécutive au déclin de l’empire romain allait largement ruiner une économie prospère et entraîner, avec le retour à la forêt d’une bonne partie des terres cultivées, un incontestable déclin de la culture de la vigne. Et c’est incontestablement l’Eglise qui lors de la renaissance médiévale va  être le moteur du renouveau viticole...

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  • L’exemple des régions traditionnelles de vins blancs

     

    Jean-Claude Hinnewinkel, Agrégé de Géographie, PRAG, CERVIN, Université BordeauxIII.

    Communication aux journées de la commission de Géographie rurale, Lectoure, les 18-19 et 20 sept 1995, paru in Géodoc, Université Toulouse Le Mirail/

     

                “ Le vignoble bordelais: un monde en mouvement ”. Ce titre de l’article publié en 1984 par Ph. Roudié dans la RGPSO, n°3, est toujours d’actualité, le plus grand vignoble de qualité du monde ayant besoin de s ’adapter à une concurrence nationale et étrangère sans cesse plus performante, souvent d’ailleurs par assimilation des techniques mises au point en Bordelais.

    1995 Requalification et diversification des productions viticoles en Bordelais

                Jusqu’en 1970, l’image du vignoble bordelais repose avant tout sur ses vins rouges de qualité, secondairement sur ses vins liquoreux prestigieux. La réputation des vins secs des Graves du Nord est déjà beaucoup plus confidentielle. Et pourtant le vignoble bordelais est alors surtout un producteur de vins blancs qui au cours de la décennie des sixties représentent 60 % de la production girondine et le tiers de la production des vins blancs français.

                Cette situation est le résultat d’une  longue histoire qui explique largement la physionomie du vignoble bordelais d’alors avec une  production de vins rouges ou de blancs liquoreux le long des axes fluviaux alors que l’intérieur du pays était le domaine de vins blancs de qualité souvent médiocre, issus de cépages souvent neutres et productifs, à gros rendement comme Ugni blanc ou le colombard et résultats de vinification le plus souvent sommaire.

                Depuis, cette organisation de l’espace viticole s’est profondément altérée par suite des transformations dans les habitudes de consommation, aux premiers rangs desquelles figure la chute des vins de consommation courante, principal débouché des “ petits bordeaux blancs ”, ceux que l’on consommait vite fait sur le zinc des comptoirs des cafés ou qui servaient aux assemblages des négociants. L’image souvent négative des “ Bordeaux moelleux ”, bien souvent trop soufrés et générateurs de migraines se traduit au cours des années 60 par une crise profonde des vignobles de vins blancs alors que ceux de vins rouges amorcent un essor spectaculaire.

     

                Comme toujours cette crise engendre des mutations profondes dans les régions touchées : dans un premier temps une diversification des productions  prit parfois des allures de reconversion dans la production de vins rouges ; plus récemment, à partir des années 80, des efforts de requalification  des productions furent entrepris en direction des vins blancs.

     

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  • Aborder la question de la territorialité viticole, c’est en premier lieu poser la définition du concept de gouvernance. Celui-ci désigne le plus souvent l’ensemble des conditions dans lesquelles sont construits les projets de développement, tout particulièrement territorial mais aussi comment sont prises les décisions, assurant de nouveaux rapports de coopération entre les groupes dirigeants dont l’État et les organisations de la société. La gouvernance est devenue en quelques décennies un concept essentiel au sein des réflexions sur le développement durable. D’origine anglaise ancienne, le mot est réapparu au cours des années 1980 dans les documents de la Banque Mondiale. Devenu un des fondements de toutes les analyses politiques, notamment celles concernant le développement, le concept de gouvernance porte en lui-même l’idéal démocratique avec la mise en avant de la participation citoyenne censée réduire les coûts sociaux. Derrière cette affirmation, c’est toute la problématique de la décentralisation et de la gouvernance qui est posée tout comme celle des rapports entre les collectivités territoriales et les organisations professionnelles de producteurs. Mais ne faut-il pas également poser la question de la participation des citoyens, habitants du terroir ou consommateurs de ce terroir dans la gouvernance de celui-ci ? Il apparaît donc que la réflexion sur la gouvernance doit être doit aborder la question générale des choix politiques à opérer pour assurer lisibilité, efficacité et donc avenir du terroir vitivinicole[1].

     

    Le terroir vitivinicole, un projet sociétal

     

    Pour de nombreux acteurs du monde vitivinicole, « terroir » est un mot magique qui à lui seul justifie la qualité d’un vin. Mais derrière ce vocable, l’analyse des discours des professionnels révèle des conceptions différentes, le terroir tel que les hommes se le représentent évoluant avec le contexte dans lequel il est mobilisé. Comme dans tous les secteurs de l’industrie agroalimentaire, tels que celui de l’œnotourisme, le terroir est aujourd’hui pris en compte dans toute sa complexité. Le terroir du vin doit être lu comme un système géographique global : le projet sociétal « terroir » prend désormais le pas sur le terroir agronomique en devenant un espace d’action et de projet.

     

    2021Territorialité viticole et gouvernance en Bordelais

     

    Fig. 1 – Le terroir un espace d’action et de projet

     

    Du terroir agronomique au terroir sociétal

    Pour de nombreux professionnels, le terroir viticole est d’abord un milieu physique privilégié apte à produire du bon vin, un terroir agronomique appelé aussi « agro-terroir »[2]. Celui-ci est un milieu original, sinon toujours exceptionnel, soit une entité caractérisée par l’homogénéité des éléments géologiques et pédologiques (texture, granulométrie, épaisseur du sol, nature minéralogique, composants chimiques), topographiques, (altitude, pente, exposition), climatologiques (pluviométrie, température, insolation), complétés par des facteurs humains tels que le choix des cépages ou des modes de conduite de la vigne.

    Cette conception s’est imposée principalement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale lorsque l’INAO[3], créé après les décrets d’appellation de 1936, fut mis en place. Le terroir physique fut alors mobilisé par les experts de l’institut pour délimiter les aires d’AOC à partir de références scientifiques estimées incontestables, les éléments du milieu naturel. Elle est encore d’actualité pour de nombreux acteurs viticoles et chercheurs qui le définissent comme étant : « l’aire géographique dont les caractéristiques géologiques, pédologiques et climatiques permettent de produire des vins originaux, typés et distincts de ceux provenant d’autres terroirs »[4].

    Incontestable, cette définition du terroir ne correspond plus tout à fait à l’utilisation qu’en font la presse, spécialisée ou non, le grand public et les acteurs territoriaux lorsqu’ils parlent de produits du terroir. Le grand tournant épistémologique date du début des années 1990, avec notamment en 1992 la généralisation à d’autres produits agroalimentaires du système des AOC. Quelques études scientifiques en sciences humaines et sociales démontrent avec pertinence que les produits d’origine se situent « entre cultures et règlements »[5], entre nature et culture[6]. Des travaux de géographes mettent en relation la production viticole et la culture, tels ceux de Jacques Maby[7] ou de Michel Réjalot[8] qui tous deux soulignent la dimension culturelle des produits du terroir.

    Ainsi le terroir est peu à peu devenu un espace de production légitime d’un produit typique et bien défini qui, sans tomber dans les excès qui ont fait parler d’un terroir du jambon de Bayonne couvrant la plus grande partie du bassin d’Aquitaine, devient espace de production à toutes les échelles. C’est bien ce que nous retrouvons avec les nouvelles AOC non viticoles, fromagères et autres. Le terroir est désormais reconnu comme tel, en France, par le gardien du temple en la matière qu’est l’INAO :

     

    Un terroir est un espace géographique délimité où une communauté humaine a construit au cours de l’histoire un savoir intellectuel collectif de production fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique, et un ensemble de facteurs humains dans lequel les itinéraires sociotechniques mis en jeu révèlent une originalité confèrent une typicité, et engendrent une réputation pour un produit originaire de ce terroir.[9]

     

    Il l’est également au niveau international dans le cadre de l’OIV avec une définition qui reprend en partie les travaux du groupe INRA‑INAO et proposée lors du sixième congrès international des terroirs viticoles à Bordeaux et Montpellier en 2006 :

     

    Le terroir est un espace géographique délimité dans lequel une communauté humaine construit, au cours de son histoire, un savoir collectif de production fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique, et un ensemble de facteurs humains. Les itinéraires techniques ainsi mis en jeu révèlent une originalité et aboutissent à une réputation pour un bien originaire de cet espace géographique.[10]

     

    Si cette définition marque une évolution très nette par rapport à celle du terroir agronomique, la complexité paraît écornée en l’absence de la prise en compte de toutes les entrées de ce système géographique qu’est un terroir vitivinicole. C’est en tout cas la représentation que nous avons défendue avec le terroir sociétal[11].

    Cette thèse est pour partie déjà ancienne et fut brillamment présentée par Roger Dion dès les années 1930[12]. Pour ce géohistorien, un terroir c’est bien sûr un milieu naturel, mais surtout une histoire et un marché. Ce sont les trois piliers de la notoriété d’un vin (et de son terroir) et donc du vignoble qui le porte. La bonne cohabitation de ces trois piliers implique nécessairement une bonne gouvernance.

     Pour aborder la question de la gouvernance de ce terroir complexe

    Télécharger « 2021 Territorialité et gouvernance des vins du Sud Gironde.pdf »

     


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