• Les vignobles de l'Entre-deux-Mers (Bordelais)

  • 2000 En Entre-deux-mers, vignes et forêts, Forêts et vignes, bois et vin, XVIIIe –XXe

    En Entre-deux-mers, vignes et forêts, Forêts et vignes, bois et vin, XVIIIe –XXe

     HINNEWINKEL Jean-Claude, Maître de conférences de Géographie, E. A. INTERMET-CERVIN

    UFR Géographie – Aménagement, Université Michel de Montaigne- Bordeaux3, 33607 PESSAC cedex

    in Forêt et vigne, bois et vin, actes du coll. du Groupe d’Histoire des Forêts Françaises, Dijon, sept. 2000, L’Harmattan, 2002, p237-252.

    Aux portes de Bordeaux, l'Entre-deux-Mers est un espace géographique épanoui en forme de triangle, des portes de la métropole d'Aquitaine aux confins du Lot – et – Garonne, en s'appuyant au nord sur la Dordogne et au sud sur la Garonne.

    Longtemps véritable "pays au bois" au cœur duquel les moines de l'abbaye de La Sauve Majeure trouvèrent  refuge, les rois d'Angleterre cherchèrent à le peupler plus complètement en implantant de nombreuses bastides (Créon, Sauveterre, Monségur, Pellegrue notamment). La région est devenue progressivement depuis le début du 20e siècle un pays viticole ; l'abbaye de La Sauve Majeure est aujourd'hui le siège du syndicat viticole de l'appellation "Entre – deux – Mers".

    Pourtant, cet espace a conservé un aspect boisé qui en fait un des poumons verts de l'agglomération bordelaise, aujourd'hui très prisé car beaucoup plus varié que la monotone pinède landaise. Les bois sont d'ailleurs un élément constitutif à part entière de l'identité paysagère du lieu, notamment comme lieu de chasse et de collecte des savoureux cèpes de Bordeaux;

    Dans ce vieux pays boisé aujourd'hui conquis par la monoculture viticole, notre souci a été d'examiner l'évolution sur le long terme de la place respective des bois et des vignes dans l'occupation des territoires de base que sont les communes mais aussi les liens changeants qui les ont souvent unis. Pour y parvenir, nous avons, en géographe, opté pour une démarche de géographie historique appuyée principalement sur les données chiffrées disponibles depuis le milieu du 18e siècle  et que nous avons cartographiées : Etats des subdélégations pour le 18e siècle, cadastres napoléoniens au début du 19e siècle, enquêtes agricoles et divers annuaires pour la seconde moitié du 19e siècle, recensements agricoles et cadastres pour la fin du 20e siècle.

    L'observation est menée à deux échelles différentes :

                -la locale, avec une étude communale permettant de descendre au niveau parcellaire, grâce aux matrices cadastrales ;

    -la régionale, avec l'ensemble de l'Entre – deux – Mers, à partir des données paroissiales ou communales mentionnées.

     1-Donzac, une forte permanence dans la localisation des espaces boisés[1]

               Cette ancienne paroisse du Comté de Benauge, aujourd'hui commune des Premières Côtes de Bordeaux est implantée sur les coteaux de rive droite de la Garonne, en amont de Bordeaux. Nous sommes sur l'un des plus anciens territoires viticoles du bordelais où Donzac constitue avec dix autres communes une sorte de seconde ligne de coteaux, une "arrière-côte". A quelques 6 km de la Garonne, par des chemins accidentés, les lourds chargements de barriques gagnaient péniblement le port fluvial de Cadillac ; jusqu'à l'arrivée du camion l'ouverture économique fut assez restreinte. Le territoire communal de Donzac occupe un interfluve de 441 ha au pied du château de Benauge, avec l’un des taux de boisement les plus forts en Premières Côtes.

     

    2000 En Entre-deux-mers, vignes et forêts, Forêts et vignes, bois et vin, XVIIIe –XXe

     

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    Télécharger « 2000 Vignes et forêts en E2M.pdf »



    [1] La conservation d’un plan et de sa matrice cadastrale pour 1918, d’un autre ensemble complet pour 1855, d’une matrice pour 1914 et bien sûr de l’ensemble pour 1933, ont pu permettre de reconstituer dans de bonnes conditions l’évolution de l’organisation de l’espace au cours des deux derniers siècles.


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  • Les vins du Haut-Benauge à la fin du 20e siècle

     

    Myriam Etevenard, Etudiante en Géographie, Université M. de Montaigne-Bordeaux3

    Jean-Claude Hinnewinkel, Professeur agrégé de Géographie, Université M. de Montaigne-Bordeaux3

     Bordeaux, 1997

    A une quarantaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux, le "Haut-Benauge" est une région de transition entre les "Premières Côtes de Bordeaux" qui dominent la Garonne et les hautes surfaces des plateaux de l’Entre-deux-Mers.

    Héritière, pour partie seulement, du comté de Benauge, puissant fief médiéval couvrant alors la plus grande partie du Sud de l’Entre-deux-Mers, le "Haut-Benauge" correspond aujourd’hui, à l’ une des multiples appellations du Bordelais. Neuf communes en sont bénéficiaires : Arbis, Cantois, Escoussans, Ladaux, Saint-Pierre-de-Bat, Soulignac et Targon qui appartiennent au canton de Targon ; Gornac et Mourens qui relèvent de celui de Sauveterre.

     

    1997

    Si la vigne fait depuis longtemps partie du paysage du Haut-Benauge, elle n’a pas toujours eu l’ampleur spatiale actuelle. Les vins de Benauge et de l’Entre-deux-Mers ne furent que peu ou pas mentionnés dans les ouvrages antérieurs au XIXe siècle et quand ils sont évoqués, on parle le plus souvent de petits vins blancs "sans vertu". Aujourd’hui, ce sont au contraire des vins blancs de qualité, "Bordeaux Haut-Benauge" ou "Entre-deux-Mers Haut-Benauge". Hier encore vouée aux vins blancs, la région est désormais consacrée principalement aux vins rouges.

    Quelques jalons historiques aideront à comprendre cette évolution.

     

                1- Une spécialisation récente

     

                            1.1- Au temps des Comtes de Benauge, le règne de la polyculture

     

    Le "Comté de Benauge" doit son nom à l’archiprêtre de Benauge qui appartenait au diocèse de Bordeaux. On trouve des comtes de Benauge dès le Xe siècle. Ils occupaient une position très forte dans l’Ouest de l’Entre-deux-Mers, tenant les clefs de la liaison entre Garonne et Dordogne par la "Via Benegiana" déjà signalée au XIIe siècle dans le cartulaire de l’Abbaye de la Sauve-Majeure. Comme dans toutes les régions du Bordelais à l’écart des fleuves, l’autoconsommation à base céréalière l’emporte alors.

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  • La fin d’une longue histoire ?

     JC Hinnewinkel, Professeur émérite de Géographie Université de Bordeaux, CERVIN

    Communication au  «treizième colloque du CLEM - La Bastide et Lormont », Bordeaux, 2011

    A n’en pas douter l’histoire de la vigne et du vin de la Porte de l’Entre-deux-Mers remontent au début du vignoble bordelais avec l’implantation de villae le long des « côtes » de rive droite de la Garonne, même si aucune trace n’a à ce jour permis de le confirmer. L’existence à Floirac d’une de celle-ci appartenant à l’évêque bordelais Bertechramus au VIIe siècle renforce cette hypothèse. Il y avait bien sur les versants ensoleillés de ces paroisses de rive droite des noyaux viticoles, sans doute d’origine aristocratique et ecclésiastiques qui servirent de support à l’extension du vignoble lors du renouveau économique du XIIe siècle.[1]

    L’essor des palus à la fin du Moyen Âge

    Au XIIe siècle le vignoble bordelais était pour l’essentiel urbain et suburbain avec en rive droite, face à la ville, les vignobles des coteaux de Floirac, Cenon, Lormont et Bassens. Au  XVe siècle, « le vignoble a aussi conquis une partie des palus et s’étend donc jusqu’au fleuve. Ces palus ont nécessité des efforts de drainage et d’assainissement mais elles produisent des vins forts à haut rendement. Si les bourrelets alluviaux ont été les premiers mis en valeur, les abords de la dépression ont déjà, à la fin du Moyen Âge, une vocation viticole… sur l’autre rive du fleuve, le vignoble s’est imposé  dans la palu des Queyries jusqu’aux coteaux de Cenon et de Lormont »[2].

    2011 Vignes et vins de la Porte de l’Entre-deux-Mers (Bordeaux)

     

     

    [1] G. Aubin, S. Lavaud et Ph. Roudié, Bordeaux, vignoble millénaire, L’horizon chimérique, Bordeaux, 1996, p.15

    [2] Sandrine Lavaud, Bordeaux et le vin au Moyen Âge, essor d’une civilisation, Editions Sud-Ouest, 2003, p. 13-19

     Pour lire l'article Télécharger « Vignes et vins Porte E2M.pdf »


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    Jean-Claude Hinnewinkel et Philippe Roudié, rapport au Syndicat des vins de l’Entre-deux-Mers, CERVIN, Université Bordeuax3, avril 1997

     

    L’appellation viticole d’origine contrôlée "Entre-deux-Mers" née de la législation des années 1935 couvre une vaste aire du département de la Gironde intégralement située entre les deux cours de la Dordogne au nord et de la Garonne au sud mais amputée d’une partie de ses bordures qui eurent droit à d’autres appellations, Premières Côtes de Bordeaux, Côtes de Bordeaux Saint-Macaire, Loupiac et Sainte-Croix-du-Mont au sud, Graves de Vayres et Sainte-Foy-Bordeaux au nord et à l'est. Elle regroupe ainsi un ensemble de 135 communes réparties (inégalement) dans une douzaine de cantons.

    Pour mener cette analyse des caractères patrimoniaux des vins de l’actuelle zone d’appellation contrôlée Entre-deux-Mers, nous avons fait effectuer un dépouillement systématique des récapitulatifs des déclarations individuelles de récoltes de ces 135 communes pour les années 1900, 1924 et 1939. Une des premières années disponible, antérieure aux textes de 1919, l’année 1900 permet juste de voir la place respective des vins rouges et des vins blancs dans la production communale. Avec 1924, la notion d’appellation d'origine permet déjà une analyse plus fine et  notamment nous renseigne sur la considération des viticulteurs pour leurs vins ; quelques indications trop rares témoignent d’une volonté d’identification territoriale précise. Le choix de 1939 a été conditionné par son caractère quasi exhaustif (il ne manque les données pour seulement 10 communes sur 135 ; de plus 1939 est la dernière année avant la guerre pour laquelle les données sont disponibles aux Archives départementales de la Gironde, alors que les décrets de 1936 sont encore bien récents.

    L’étude est également appuyée sur toute une documentation littéraire (abondante au XIXème siècle) et statistique et tout particulièrement la collection des « Féret » dont les parutions périodiques jalonnent l’histoire des vins de Bordeaux depuis le milieu du siècle passé.

     1997 LE PATRIMOINE VITICOLE DE L’ENTRE-DEUX-MERS

     

    Pour lire l'étude commandée par le syndicat de l'AOOC "Entre-deux-Mers"

    Télécharger « 1997 Le patrimoine viticole del'Entre-deux-Mers.pdf »

     


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