• Une géographie active

  • 2008 Quelle valorisation du terroir dans la mondialisation ?

    Quelle valorisation du terroir dans la mondialisation du marché du vin ?

    Jean-Claude Hinnewinkel

    Le diaporama présenté ici a été réalisé pour animer une conférence devant des viticulteurs clients des  Établissements Touzan, spécialistes dans le conseil et la logistique pour la protection des vignobles. L’objectif mon intervention a été d’analyser quelle peut être la valorisation du terroir dans la mondialisation du marché du vin

    Dans un premier temps la notion française de terroir viticole fut replacée dans son contexte géohistorique. L’émergence des territoires viticoles en Europe remonte en effet à la fin du Moyen-âge et aux 17ème et 18ème siècles et fut confirmée dans la 1ère moitié du 20ème siècle. Je m’appuierai principalement sur l’exemple de la construction des terroirs en Bordelais.

    Dans un deuxième temps, j’ai abordé le lien entre le concept de terroir et celui de territoire, rappelant que le terroir tel que nous nous le représentons est une invention récente. Ce fut l’occasion de raconter rapidement l’histoire de ce mot puis d’appliquer son évolution à un exemple particulièrement instructif : Pessac-Léognan. Cela permit de découvrir que le terroir est bien plus qu’un sol viticole et correspond à un espace géographique complexe, soit un territoire, celui façonné par les sociétés humaines pour porter une production reconnue de qualité.

    L’avenir des terroirs, leurs atouts concurrentiels dans un marché mondialisé constitue le cœur de la troisième partie de la présentation.  Nous constatons d’abord que ce concept se mondialise. Puis que faire vivre ces terroirs revient à assurer le bon fonctionnement du système géographique qu’il est dans son environnement à la fois économique, social, politique et environnemental. Cela revient alors à gérer la biodiversité et le changement climatique, les cycles économiques, l’ancrage « sociétal » et l’image des vins. Cela revient à assurer la coordination de tous les acteurs du territoire « producteur » qu’est un terroir. Il s’agit dès lors de la question de la gouvernance de ces terroirs qui ainsi conçu deviennent des projets de développement local. C’est sans doute à ce prix que ces terroirs continueront à produire des vins singuliers recherchés par une partie des consommateurs et plus rémunérateurs que les vins plus technologiques des imposantes usines à vin.

    Pour regarder le diaporama Télécharger « 2008 Terroir et mondialisation.pdf »


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  • 1997 Usages de la campagne et patrimoine

     

    Nouveaux usages de la campagne et patrimoine

      Le rôle des acteurs dans

     les recompositions et les requalifications territoriales

     

     en  ENTRE-DEUX-MERS (Gironde)  et dans la MESSARA (Crète)

    Guy Di Méo et J.C.Hinnewinkel, Institut de Géographie, Bordeaux 3 avec la collaboration de Ch. Valianos, Musée d’éthnologie crétoise, de B.Larrieu, historien, fondateur du CLEM et d’étudiants des universités Bordeaux 2 et 3

     

     

    Avertissement

              Cette recherche, qui relève de la deuxième série de programmes retenus par la Mission du Patrimoine ethnologique, a été copilotée par le C.L.E.M. (Comité de liaison des associations historiques et archéologiques de l’Entre-deux-Mers), le C.E.R.V.I.N (Centre d’études et de recherches sur la vigne et le vin, Université de Bordeaux3, Institut de Géographie) et le Musée d’ethnologie crétoise), avec la collaboration du département de sociologie de l’Université de Bordeaux2 (Y. Lamy), de l’Unité de formation « Culture et communication » de l’E.N.I.T.A. de Bordeaux(B. Laquièze) et de l’Université du Pirée (M.Papadakis).

             Les entretiens auprès des acteurs girondins ont été pilotés par B.Laquièze, les directions de recherche sur les habitants de l’Entre-deux-Mers assurées par G. Di Méo et J.C. Hinnewinkel, tous deux enseignants à l’Institut de Géographie et d’Etudes régionales de l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3. B. Larrieu, professeur d’Histoire a réalisé la synthèse des multiples travaux historiques. Le suivi de la recherche en Crète est pour l’essentiel l’œuvre de C. Valianos, directeur du Musée d’ethnologie crétoise, secondé par J.C. Hinnewinkel et B. Larrieu lors de deux missions.

             La coordination de l’ensemble ainsi que la rédaction du rapport ont été assurées par J.C. Hinnewinkel et G. Di Méo.

             L’acceptation définitive du projet étant parvenue à la fin de l’été 1995, le versement initial en novembre de la même année, le démarrage effectif des opérations eut lieu au début de l’année 1996. Celle-ci fut principalement consacrée aux entretiens et aux premières recherches historiques. C’est à l’automne de la même année que des étudiants de maîtrise de Géographie furent invités à parcourir l’Entre-deux-Mers à la quête des représentations patrimoniales et territoriales des résidents. Dans la Messara crétoise, l’absence de support universitaire local susceptible de prendre en charge cet aspect de la recherche nous a contraints à privilégier l’enquête par questionnaire. Celle-ci fut confiée à des vacataires que nous n’avons pu envoyer sur le terrain qu’au printemps 1997, faute de moyen financier, les crédits de la mi-parcours ne nous étant parvenus qu’en avril, pour un rapport fourni fin septembre 1996...

             Les données exploitables nous étant parvenues dans l’été pour cause de traduction, il ne nous fut possible de les traiter que tout récemment, d’où la remise de ce rapport fin octobre 1997.

     

     

    1997 Usages de la campagne et patrimoine

    1997 Usages de la campagne et patrimoine

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    Pour lire le rapport Télécharger « Usages de la campagne et patrimoine E2M & Messara.pdf »


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    Jean-Claude Hinnewinkel,

    Professeur honoraire de Géographie

    Université Bordeaux Montaigne, CERVIN et ISVV

     

    A la demande des avocats du Groupe Duca di Salaparuta, analyse des relations entre les dénominations IGT « terres siciliennes » et AOP Sicilia à partir de The world of sicilian wine[1], du rapport de Madame Giusi Mainardi : IDENTITÀ E RICCHEZZA DEL VIGNETO SICILIA et de certains de mes travaux[2]

     

    L’objectif est d’aborder ici le contentieux entre l’AOP « Sicilia » et l’IGT « Terres siciliennes », avec en arrière-plan, l’existence des autres AOP siciliennes. La question de la validité de l’AOP Sicilia  impose de replacer ces dénominations dans le contexte général des AOP et du terroir au début du 21ème siècle. Le terroir, et donc l’aire AOP ou IGP qui le concrétise, sont considérés dans la suite de mon propos à la fois en tant que :

    • Environnement, naturel comme social, qui charpente la trajectoire de cette représentation du terroir
    • Traces incorporées des dynamiques sociales et identitaires qui s’y inscrivent à l’échelle de différentes temporalités et qui sont concrétisées dans cette trajectoire

    C’est donc dans le cadre de la nouvelle définition du terroir adoptée par l’OIV[3] qu’est positionnée toute l’argumentation ci-dessous. Pour tenter de répondre à la question de la validité de l’appellation AOP Sicilia entre l’IGT Terres siciliennes et les nombreuses AOP locales de la grande île,  il nous faut donc revenir sur la genèse de ces conceptions du terroir et de l’AOP.  On voudra bien noter que terroir et AOP n’ont jamais été autre chose qu’une représentation destinée à créer de la valeur territoriale et en conséquence une image de qualité pour les produits qui en sont issus.

     Pour lire le rapport :

    Télécharger « 2019 Rapport AOP Sicilia signé JCH.pdf »

    [1] The world of sicilian wine, MW and Frances Di Savino, University of California Press, Los Angeles

    [2] Tout particulièrement : Les terroirs des vins d’AOC : des constructions sociales dans la longue durée, Habilitation à diriger des recherches, Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3, 2002 publiée sous le titre Les terroirs viticoles, origines et devenirs, Bordeaux, Editions Féret, 2004, 228 p. ; plus récemment, Terroirs et qualité des vins, un lien à l’origineMais quelle origine ?, Jean-Pascal Goutouly et Jean-Claude Hinnewinkel, chap1 in Les vins de Bordeaux, Les itinéraires de la qualité, ISVV Bordeaux-Aquitaine, Vignes & Vins publications internationales, 2015.

    [3] Résolution OIV/VITI 333/2010, signée le 25 juin 2010 à Tbilissi


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    2001 Puisseguin Monbadon expertise INAO

    Monbadon, Puisseguin et le Libournais (XIXe et XXe siècles)  

    Rapport d’expertise réalisé pour l’INAO par le CERVIN dans le cadre de la commission d’enquête sur la demande de l’ancienne commune de Monbadon (réunie en 1989 à Puisseguin) d’intégrer l’appellation Puisseguin-Saint-Emilion. L’expertise du Cervin s’est tout particulièrement appuyée sur le mémoire de maitrise de géographie d’Alexandre Grelier, Territorialités à Puisseguin et Monbadon, fusions de communes, A.O.C. viticoles et représentations  

    1-De vieilles relations… entre « Libournais » et « Périgord »

       Jusqu’au 17ème siècle, Puisseguin et Monbadon appartiennent à la même châtellenie de Puynormand dont ils constituent l’extrémité orientale = même espace régional « défensif ». Châtellenie de Puynormand = à peu près les actuels satellites de Saint-Emilion.

       Châtellenie de Puynormand démantelée au cours du 17ème siècle, donnant dès lors la primauté à la paroisse comme référence dans la gestion de l’espace. Le 27.10 1602 la Châtellenie est vendue en plusieurs lots et Monbadon aborde une longue période d’indépendance vis à vis de Puisseguin : par alliance elle échue par la suite à la famille Lafaurie, propriétaire du lambeau de terre « inclus ¬ dans l’espace Puisseguin.

       A la Révolution la paroisse devient commune mais sa géographie peu fonctionnelle (Lafaurie !) est vite remise en cause et des « conflits » l’opposent à Puisseguin :

    1. En 1802, Monbadon (300 h.) est promue chef-lieu de succursale religieuse (statut de chapelle vicariale) à place de Puisseguin (1000 h.)­ indignation de Puisseguin qui ne retrouva son rang qu’en 1825
    2. En 1868, réclamation des habitants de Lafaurie et Bernon pour des problèmes de routes. Puisseguin approuve
    3. 1933, nouvelle pétition des deux hameaux déjà desservis par poste et ligne électrique de Puisseguin. Monbadon propose alors échange contre Laplagne (dont enfants vont à école de Monbadon), Guillambon et château Guibeau (dont sépulture sont à Monbadon. Refus de Puisseguin
    4. Loi Marcellin de juillet 1971 : commission propose la fusion de Monbadon – Francs – Saint-Cibard. Monbadon refuse et suggère « Puisseguin » (8 juin 1972)

     La fusion et ses retombées :

    • 1989 – 2001 Elle apparaît comme une des conséquences des problèmes de l’école de Monbadon. Perspective de fermeture d’une classe
    • groupement pédagogique étudié à « est » avec Francs, Saint-Cibard, Tayac, Saint-Philippe­ Echecs en 77 puis 84­ Alors en 1987, se tourne vers Puisseguin = refus.
    • Ecole de Monbadon ferme en septembre 1987. Service public à Monbadon = seule mairie
    • janvier 1988 : négociation avec Puisseguin pour fusion. Contrepartie évoquée­ appellation­

    Pour lter la note de synthèse d'Alexandre Grelier  Télécharger « note de synthèse Grelier.pdf »


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