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Une géographie des territoires
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Par Hinne le 16 Janvier 2023 à 21:05
Entre distinction et précarité,
nouvelles territorialités dans le vignoble du Pays Foyen
Chantal Crenn, Jean-Claude Hinnewinkel in Sud-Ouest européen, tome 19, 2005, A l'écart des métropoles, de nouvelles territorialités, (Coord. Guy Di Méo), pp. 39-48
Le vignoble « Sainte-Foy-Bordeaux » regroupe vingt communes des confins de la Gironde au sein d’une aire d’appellation qui, pour des raisons administratives, l’isole des communes voisines du département de la Dordogne avec lesquelles elles ont formé depuis toujours le pays foyen. Analysant la nature de cet espace viticole nous cherchons à éclairer les relations entre cet espace et les hommes qui vivent de la vigne et du vin, nous montrons qu’il s’agit d’un espace d’action donc social, fruit de la patiente construction des sociétés locales dans la longue durée, d’une construction sociale que les acteurs contemporains cherchent à redynamiser pour porter au plus haut la réputation de leur région et de leurs vins. Souhaitant ne pas nous limiter aux pratiques sociales des acteurs dominants du vignoble, nous analysons ensuite les nouveaux usages des ouvriers agricoles maghrébins relégués à des fonctions épisodiques qui à leur manière construisent leur propre territorialité foyenne et participent ainsi à la régénération de l’identité du « pays foyen.
Pour lire l'article https://www.persee.fr/doc/rgpso_1276-4930_2005_num_19_1_2883
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Par Hinne le 21 Novembre 2022 à 08:01
Jean-Claude Hinnewinkel , Maitre de conférences de Géographie, CERVIN / Intermet, Université Michel de Montaigne - Bordeaux3
Cet article est la conclusion de l'ouvrage de Hinnewinkel J.C. et C Le Gars (dir.), Les territoires du vin, Bordeaux, Editions Féret, p.71-84. Cet ouvrage est la synthèse du colloque pluridisciplinaire qui s'est tenu en 201 à la Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine sous la responsabilité de l'auteur.
Contribuer à la réflexion sur l’avenir des « AOC » : c’est avec cette ambition que nous avons ouvert ce colloque avec pour y parvenir un double questionnement : Comment, au fil des siècles, ont été définis les territoires vitivinicoles ? A quelles conditions peuvent-ils assurer leur permanence ?
C’est en tentant d’y répondre que nous souhaitons conclure.
Les éléments de réponse (partielle) à la première question nous les trouvons tout d’abord dans les diverses contributions de « Géo-Histoire ». La connaissance des AOC passe en effet par celle de leur histoire la plus ancienne, pas celle des hommes célèbres qui aurait fait la gloire de tel ou tel vin mais celle des sociétés viticoles qui ont produit ces vins, celle des organisations qu’ils ont progressivement élaborées pour la protection de leur « rente territoriale ».
Les vignobles et les territoires que les sociétés construisirent autour d’eux, sont le fruit d’une conjoncture, d’un concours de circonstances historiques comme nous le rappelons dans cet ouvrage à propos des Graves et que d’autres ont largement souligné avant nous . Des avantages comparatifs « naturels » conjugués à un moment favorable d’une histoire tout à la fois économique, sociale et politique servirent de déclencheur. Ce sont alors les sociétés qui s’y employèrent avec plus ou moins de bonheur et écrivirent ainsi les pages si précieuses des fondements des grands vignobles contemporains, de la lente construction sociale des terroirs. Une fois le vignoble créé, tout n’est plus qu’affaire de protection d’une rente territoriale qui passe par la mise en place de règlements et d’institutions dans le cadre de véritables politiques publiques élaborées progressivement au fil des siècles. La protection de la rente s’appuie également sur des représentations dont le rôle dans nos sociétés modernes ne cesse de croître.
La lente construction sociale des terroirs
En parcourant les fragments de l’histoire des terroirs viticoles que sont les communications présentées dans ce volume, un élément paraît tout à fait remarquable : le poids des composantes sociales dans l’élaboration de la personnalité de chaque vignoble, dans la lente construction des mêmes terroirs.
A suivre
Télécharger « Les territoires de la vigne et du vin_conclusion.pdf »
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Par Hinne le 10 Septembre 2022 à 18:01
Article de Jean-Claude Hinnewinkel, agrégé de Géographie, MCF université Bordeaux3, CERVIN-INTERMET
Publication dans
Pour lire la suite de l'article Télécharger « 2001 Fêtes girondines et dynamiques territoriales réduit.pdf »
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Par Hinne le 26 Août 2022 à 19:51
Jean-Claude Hinnewinkel, Professeur agrégé de Géographie, MCF Université de Bordeaux 3, Intermet/CERVIN
Article paru dans Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen Année 2001 12 pp. 9-20
Fait partie d'un numéro thématique : Autoroute et recompositions territoriales (Coordonné par Guy Di Meo)
Entre Périgueux et la frontière girondine, la moyenne vallée de l’Isle est un axe majeur du département de la Dordogne. Longtemps animée par une activité manufacturière assez intense, elle a subi de plein fouet la crise de l’industrie des articles chaussants. Dans ces conditions les perspectives offertes par la construction de la liaison autoroutière Bordeaux – Clermont-Ferrand redonnèrent espoir à de nombreux acteurs, économiques ou autres.
C’est pendant l’été 2001que le premier tronçon de l’A 89 a été ouvert entre Arveyres (près de Libourne) et Mussidan (Sourzac plus précisément), aux portes de Périgueux. Comment cet événement majeur dans l’aménagement du territoire a-t-il été mobilisé pour redonner sa chance à la vallée ? Quelles ont été les conséquences de cette nouvelle donne dans la « petite fabrique des territoires » initiée par les lois successives d’aménagement et de développement territorial ? quels changements cet événement a-t-il induits ?
Le premier effet sensible de la construction de l’autoroute A89 dans la moyenne vallée de l’Isle fut apparemment l’arrivée des bulldozers dans le secteur de Montpon à la fin de l’été 1997: « La trêve estivale dans les travaux routiers, traditionnels dans notre cité, a été brutalement rompue début septembre par le lancement massif du chantier de l’autoroute A89 sur la section Coutras – Montpon ». Il s’agissait de la première mention de l’A89 dans le journal municipal de cette ville, depuis l’annonce de l’Enquête préalable à la déclaration d’utilité publique en 1994. Furent alors seulement évoquées les contraintes en terme de circulation. Il faudra attendre janvier 1999 pour que l’on en reparle à propos de la bretelle d’accès et puis ce sera tout [1]. Cet état de fait est assez révélateur du faible impact de l’annonce de cet événement majeur pour l’aménagement du territoire.
Quelle est alors la perception de la situation de la moyenne vallée de l’Isle par les acteurs ? Quels furent les effets positifs ou négatifs de l’arrivée de l’autoroute ? Que proposent les acteurs pour transformer « l’opportunité A89 » en réalité? Quels changements sont perceptibles dans les procédures de gestion territoriale ? Dans quelle mesure l’A89 constitue un évènement déclencheur de dynamiques territoriales ?
C’est ce que nous proposons successivement d’analyser ici à partir d’entretiens conduits à l’automne 2000, sur la base d’un dossier de presse, mais aussi à travers les diagnostics commandés à cette occasion par les élus. Tout autant que le point de vue des experts, ces documents ne reflètent-ils pas celui des « personnes ressources » consultées pour les établir ?
[1] K. Foussette, revue de presse réalisée eu printemps 2000
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Par Hinne le 11 Août 2022 à 17:02
Jean-Claude Hinnewinkel, MCF Université Michel de Montaigne, Nordeaux3, Les dynamiques territoriales en Bazadais historique au seuil du troisième millénaire, in L’Entre-deux-mers et son identité, Actes du huitième colloque du CLEM, septembre 2001.Bordeaux, CLEM, p.239-244
En préalable à l’analyse proposée en titre, il nous faut d’abord préciser quel sens du territoire nous retenons, tant ce terme est aujourd’hui galvaudé.
De quel territoire parle-t-on ? dans quel but ?
Le territoire est-il l’ espace d’application des politiques publiques, celui de l’intervention légitime du pouvoir ?
Est-il celui de l’ aménagement concerté, du développement économique ?
Ou bien est-il espace social et espace vécu, celui des liens sociaux tissés avec l’espace, imprégné e valeurs culturelles?
Pour le géographe, le territoire « géographique » est tout à la fois, territoire complexe, lieu cumulatif des pratiques sociales, d’identité socio-culturelle, et donc d’ appropriation, mais aussi lieu de validité économique. Dans notre société où les rapports sociaux de plus en plus éclatés des individus rendent difficile la délimitation de tels territoires, c’est un « idéal-type » vers lequel doivent tendre efforts de tous pour bon fonctionnement de nos démocraties.
Y parvenir implique le respect de quelques principes : associer communes urbaines et communes rurales… ne pas dissocier riches et pauvres et au contraire renforcer les solidarités… ne pas enfermer les nouveaux territoires dans des limites administratives préexistantes… être attentif aux frémissements économiques, culturels et associatifs…
Dans cette quête, trois niveaux se dessinent:
-le bassin de vie quotidienne (école, hôpital, poste, commerces de proximité…). Il peut correspondre à la communautés de communes ; de taille humaine, proche des citoyens, de dimension approximativement cantonale en zone rurale, il correspond à un bourg et sa zone d’influence directe ce qui lui assure cohérence politique, sociale, fonctionnelle.
-le bassin d’emploi , articulé sur un pôle de rang supérieur (généralement plus de 10 000 hab.), renvoie aux actuelles zones d’emploi dont le découpage est souvent peu adapté aux césures de l’espace fonctionnel. De la taille des arrondissements qui malheureusement ne leur correspondent pas, ils reposent sur les migrations domicile-travail. Ce serait sans doute une bonne échelle pour des pays, conçus comme espace de projet, regroupant plusieurs bassins de vie. Zone d’influence d’une ville moyenne, il est suffisamment vaste pour aborder les questions économiques mais aussi environnementales…
-le bassin de peuplement correspond à un espace dynamique du point de vue démographique depuis 40 ans ; il est généralement situé le long des littoraux et des fleuves. On en recense cinq en France dont celui axé sur la Garonne de Toulouse à Bordeaux.
Ces trois échelles d’analyse peuvent définir des territoires emboîtés ou non, avec ou sans superposition, la mobilité favorisant dans nos sociétés contemporaines la multi territorialité. Notre attention se portera ici sur les deux premières, ayant choisi comme cadre d’observation la « Bazadais historique »(fig.1), soit l’ancien évèché de Bazas, pour lequel il nous faut fournir quelques clés de lecture.
Pour lire l'intégralité de l'article Télécharger « 2001 Dyn terr en Bazadais.pdf »
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