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2000 Acteurs viticoles et développement endogène en Aquitaine
Jean-Claude Hinnewinkel, Acteurs viticoles et développement endogène en Aquitaine, Des campagnes vivantes, un modèle pour l’Europe, PUR, pp. 381-394
Après les hémorragies consécutives à la modernisation de l'agriculture, les campagnes viticoles, plutôt moins touchées que d'autres, constituent aujourd'hui des lieux apparemment prospères, tout du moins par comparaison avec d'autres régions agricoles. Leur proximité urbaine souvent liée à l'histoire ne permet pas de déterminer aisément la part de la vigne et celle de la ville, dans cette prospérité, sauf bien sûr lorsqu'il s'agit des vignobles très ruraux comme Iroulégy, Tursan, Madiran ou encore Buzet. Notre souci est donc d'évaluer aussi finement que possible le rôle de la vigne et du vin dans les dynamiques de développement local à travers celui des acteurs du monde vitivinicole. Les premières conclusions que nous livrons ici sont le fruit de deux axes de recherches, l'un mené depuis 1994 sur la territorialité et ses représentations en Aquitaine , l'autre lancé en 1999 sur le rôle du vin dans la construction des territoires . En l'état de nos investigations, les campagnes viticoles apparaissent bien comme des campagnes vivantes car créatrices de richesses et génératrices d'emplois, donc de développement endogène. Celui-ci relève en premier de l'activité vitivinicole elle-même.
1-Activité vitivinicole et développement endogène
L'activité vitivinicole, de part une mécanisation moins poussée que la plupart des autres activités agricoles, est restée plus que d'autres exigeante en bras.
1.1-Une activité de main d'œuvre
Première région agricole française avec 11.6% de la valeur ajoutée de l'agriculture française en 1997, l'Aquitaine compte à cette date 36 791 salariés dans l'agriculture, avec une progression moyenne annuelle d'environ 2% au cours des dernières années. Dans ce total la Gironde compte bien sûr pour une part considérable, puisque l'on y recense 11527 salariés permanents et 6086 "occasionnels" de plus de 9 mois1/2. Ce constat s'explique par le poids de la vigne et du vin dans l'économie girondine avec une charge de 2.42 UTA en viticulture contre seulement 1.32 UTA pour l'ensemble des autres activités agricoles. Dans ce département 9 salariés permanents sur 10 et 90% des salariés occasionnels sont employés dans la viticulture d'où la fig3 qui souligne avec force les principaux pôles viticoles de l'appellation bordeaux que sont le Médoc, les Graves de Pessac-Léognan, et Libournais et le pays des grands vins blancs liquoreux (Sauternes, Barsac, Cérons sur la rive gauche de la Garonne, Cadillac, Loupiac et Sainte-Croix-du-Mont sur sa rive droite). Entre 97 et 98, 1800 emplois salariés ont encore été crées en Gironde, soit + 8.5%.Pour lire la suite Télécharger « Campagnes vivantes réduit.pdf »
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