• 2002 Monbadon, Puisseguin et le Libournais (XIXe et XXe siècles)

     

    2002 Monbadon, Puisseguin et le Libournais (XIXe et XXe siècles)

     

    Rapport d’expertise réalisé pour l’INAO par le CERVIN dans le cadre de la commission d’enquête sur la demande de l’ancienne commune de Monbadon (réunie en 1989 à Puisseguin) d’intégrer l’appellation Puisseguin-Saint-Emilion. L’expertise du Cervin s’est tout particulièrement appuyée sur le mémoire de maitrise de géographie d’Alexandre Grelier, Territorialités à Puisseguin et Monbadon, fusions de communes, A.O.C. viticoles et représentations

    • De vieilles relations… entre « Libournais » et « Périgord »
    • Jusqu’au 17ème siècle, Pusseguin et Monbadon appartienne à même châtellenie de Puynormand dont constituent l’extrémité orientale = même espace régional « défensif ». Châtellenie de Puynormand = à peu près les actuels satellites de Saint-Emilion.
    • Châtellenie de Puynormand démantelée au cours du 17ème siècle, donnant dès lors la primauté à la paroisse comme référence dans la gestion de l’espace. Le 27.10 1602 la châtellenie est vendue en plusieurs lots et Monbadon aborde une longue période d’indépendance vis à vis de Puisseguin : par alliance elle échue par la suite à la famille Lafaurie, propriétaire du lambeau de terre « inclus » dans l’espace Puisseguin.
    • A la Révolution la paroisse devient commune mais sa géographie peu fonctionnelle (Lafaurie !) est vite remise en cause et des « conflits » l’opposent à Puisseguin :
    1. En 1802, Monbadon (300 h.) est promue chef-lieu de succursale religieuse (statut de chapelle vicariale) à place de Puisseguin (1000 h.)… indignation de Puisseguin qui ne retrouva son rang qu’en 1825
    2. En 1868, réclamation des habitants de Lafaurie et Bernon pour des problèmes de Puisseguin approuve
    3. 1933, nouvelle pétition des deux hameaux déjà desservis par poste et ligne électrique de Puisseguin. Monbadon propose alors échange contre Laplagne (dont enfants vont à école de Monbadon), Guillambon et château Guibeau (dont sépulture sont à Monbadon. Refus de Puisseguin
    4. Loi Marcellin de juillet 1971 : commission propose la fusion de Monbadon – Francs – Saint-Cibard. Monbadon refuse et suggère « Puisseguin » (8 juin 1972)
    • La fusion et ses retombées : 1989 – 2001 Elle apparaît comme une des conséquences des problèmes de l’école de Monbadon. Perspective de fermeture d’une classe Þ groupement pédagogique étudié à « est » avec Francs, Saint-Cibard, Tayac, Saint-Philippe… Echecs en 77 puis 84… Alors en 1987, se tourne vers Puisseguin = refus. Ecole de Monbadon ferme en septembre 1987. Service public à Monbadon = seule mairie Þ janvier 1988 : négociation avec Puisseguin pour fusion. Contrepartie évoquée… appellation…

     Fin 18ème - début 19ème siècle : deux territoires peu viticoles

    A la fin du 18ème siècle, la carte de Belleyme (doc1) donne l’image de deux paroisses assez peu viticoles, tout au moins si on les compare à celle de Montagne ou surtout aux paroisses alignées le long de la retombée du plateau sur la vallée de la Dordogne, Saint-Christophe des Bardes, Saint-Etienne de Lisse, Sainte-Colombe ou encore Bèlvès.

    De vieilles relations… entre « Libournais » et « Périgord »

    • Jusqu’au 17ème siècle, Pusseguin et Monbadon appartienne à même châtellenie de Puynormand dont constituent l’extrémité orientale = même espace régional « défensif ». Châtellenie de Puynormand = à peu près les actuels satellites de Saint-Emilion.
    • Châtellenie de Puynormand démantelée au cours du 17ème siècle, donnant dès lors la primauté à la paroisse comme référence dans la gestion de l’espace. Le 27.10 1602 la châtellenie est vendue en plusieurs lots et Monbadon aborde une longue période d’indépendance vis à vis de Puisseguin : par alliance elle échue par la suite à la famille Lafaurie, propriétaire du lambeau de terre « inclus » dans l’espace Puisseguin.
    • A la Révolution la paroisse devient commune mais sa géographie peu fonctionnelle (Lafaurie !) est vite remise en cause et des « conflits » l’opposent à Puisseguin :
    1. En 1802, Monbadon (300 h.) est promue chef-lieu de succursale religieuse (statut de chapelle vicariale) à place de Puisseguin (1000 h.)… indignation de Puisseguin qui ne retrouva son rang qu’en 1825
    2. En 1868, réclamation des habitants de Lafaurie et Bernon pour des problèmes de Puisseguin approuve
    3. 1933, nouvelle pétition des deux hameaux déjà desservis par poste et ligne électrique de Puisseguin. Monbadon propose alors échange contre Laplagne (dont enfants vont à école de Monbadon), Guillambon et château Guibeau (dont sépulture sont à Monbadon. Refus de Puisseguin
    4. Loi Marcellin de juillet 1971 : commission propose la fusion de Monbadon – Francs – Saint-Cibard. Monbadon refuse et suggère « Puisseguin » (8 juin 1972)
    • La fusion et ses retombées : 1989 – 2001 Elle apparaît comme une des conséquences des problèmes de l’école de Monbadon. Perspective de fermeture d’une classe Þ groupement pédagogique étudié à « est » avec Francs, Saint-Cibard, Tayac, Saint-Philippe… Echecs en 77 puis 84… Alors en 1987, se tourne vers Puisseguin = refus. Ecole de Monbadon ferme en septembre 1987. Service public à Monbadon = seule mairie Þ janvier 1988 : négociation avec Puisseguin pour fusion. Contrepartie évoquée… appellation…

     Fin 18ème - début 19ème siècle : deux territoires peu viticoles

    A la fin du 18ème siècle, la carte de Belleyme (doc1) donne l’image de deux paroisses assez peu viticoles, tout au moins si on les compare à celle de Montagne ou surtout aux paroisses alignées le long de la retombée du plateau sur la vallée de la Dordogne, Saint-Christophe des Bardes, Saint-Etienne de Lisse, Sainte-Colombe ou encore Bèlvès.

    2002 Monbadon, Puisseguin et le Libournais (XIXe et XXe siècles)

     

    La vigne apparaît alors concentrée dans quelques noyaux viticoles, principalement dans le sud de la paroisse de Puisseguin et, à cheval sur les deux paroisses, du hameau de La Fourvieille au bourg de Monbadon. « Les produits de ce vignoble étaient à cette époque essentiellement réservés à l’autoconsommation. Le commerce de ces vins était peu répandu, il était réservé aux plus gros propriétaires, c’est à dire aux seigneurs et aux nobles. Là aussi, l’état des voies de communications joua un rôle défavorable. Le peu de vin commercialisé était acheminé aux pires difficultés (charrettes souvent embourbées sur des chemins vicinaux gorgés d’eau…) vers le port de Castillon-la-Bataille où il était embarqué sur des bateaux descendant la Dordogne jusqu’à Libourne »[1]

    Toutefois, pour un observateur de l’époque, « les  principales productions et denrées sont le blé froment et le vin, mais plus abondantes en vin qu’en blé »[2]

     Cette vision est assez largement confirmée pour le début du 19ème par les données extraites des premiers cadastres napoléoniens. Les cartes de l’occupation du sol dans les communes de Monbadon (doc. 2) et de Puisseguin (doc. 3) sont encore, il y a un peu moins de deux siècles, celles de communes assez peu viticoles. La vigne  y apparaît toutefois plus dispersée que sur la carte de Belleyme. Il faut sans doute y voir les effets d’un changement d’échelle avec une précision beaucoup plus grande sur les cadastres ; peut-être aussi ceux de la Révolution française… Les vignes et joualles représentent alors moins du tiers des espaces cultivés contre près des deux tiers pour les cultures céralières à Puisseguin, comme à Monbadon. Et ces données doivent être corrigées par la grande part des joualles qui sont autant céréalières que viticoles. Or elles représentent 41% des 281 ha plantés en vignes à Puisseguin en 1832 et 47% des 136 ha à Monbadon.

    [1] Hélène Brun, Puisseguin en quête de son passé, CERVIN, sans date

    [2]Jérôme Deluze, curé de la paroisse de Puisseguin, mai 1778,  in Abbé Baurein, bibliothèque municipale de Bordeaux, ms 737

     

    2002 Monbadon, Puisseguin et le Libournais (XIXe et XXe siècles)

    Les dynamiques de l'espace communal

    Pour lire le rapport intégral Télécharger « 2001 Puisseguin Monbadon expertise INAO.pdf »


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