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2006 Gironde, le Pays foyen à l’aube du 21ème siècle
A la recherche d’une distinction perdue !
Jean-Claude Hinnewinkel, professeur émérite de géographie, Université Bordeaux-Montaigne, CERVIN /ISVV
Communication présentée au colloque pour le 5ème centenaire de la Bastide, Saint-Foy-la-grande, 2006 publié aux Editions de l’Entre-deux-Mers
Aborder la question du pays foyen au seuil du troisième millénaire oblige à prendre en considération deux séries de questionnements.
La première concerne l’existence et l’étendue de ce pays, pays n’étant pas pris dans le sens des récentes lois d’aménagement du territoire mais dans celui de « pays rural », soit un espace géographique organisé autour d’un petit pôle, rural lui aussi. Quelle place y a-t-il pour un « pays » sur les rives de la Dordogne entre Libourne et Bergerac avec ici le rôle fondamental des frontières administratives : unissent-elles ? séparent-elles?
La seconde est relative aux caractéristiques d’un éventuel pays foyen : par quels moyens le Pays foyen est-il à même de se « distinguer » dans le concert des pays, dans cette concurrence territoriale où chacun tente d’affirmer son identité dans la course au développement local et durable ? Cela revient alors pour une large part à déterminer la place de la vigne et du vin dans la valorisation actuelle du Pays foyen. C’est rechercher comment le vin participe à la construction du territoire, comment il le structure.
Depuis sa création il y a cinq siècles, la bastide de Sainte-Foy-le-Grande a été le cœur d’un pays, celui correspondant approximativement au bassin de vie défini par les études de l’INSEE aujourd’hui et que les limites départementales ont éclaté entre trois entités administratives situées dans trois départements différents.
Depuis 1937, le vignoble Sainte-Foy-Bordeaux regroupe vingt communes des confins de la Gironde au sein d’une aire d’appellation qui, pour des raisons administratives, l’isole des communes voisines du département de la Dordogne avec lesquelles elles ont formé depuis toujours le pays foyen.
Notre propos est donc plus particulièrement d’analyser comment pays et vignobles se renforcent afin d’éclairer les relations entre cet espace et les hommes qui vivent de la vigne et du vin. S’agit-il d’un espace naturel bien individualisé, le pays foyen étant alors doté de qualités spécifiques qui en feraient un " terroir " agronomique unique, producteur de vins non reproductibles ? Les hommes et l’histoire se seraient alors contentés d’en relever l’existence et de le doter d’une appellation viticole.
Ne s’agit-il pas davantage d’un espace d’action, donc social, fruit de la patiente construction des sociétés locales dans la longue durée, d’une construction sociale que les acteurs contemporains cherchent à redynamiser pour porter au plus haut la réputation de leur région et de leurs vins ?
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