• 2006 Les coopératives vinicoles en Aquitaine

    2006 Les coopératives vinicoles en Aquitaine

    Les coopératives vinicoles en Aquitaine

    Du temps de la restructuration du vignoble au temps de la restructuration des entreprises.

     

    Nathalie CORADE, Maître de conférences en économie, EGERIE, ENITA de Bordeaux

    Jean-Claude Hinnewinkel, Professeur de géographie, CERVIN, Université Montaigne Bordeaux 3.

    Communication au colloque de la VDQS, Bordeaux juin 2006

    Résumé :

    Le mouvement coopératif est au cœur de l’histoire de l’organisation du secteur agricole. Prenant naissance à la fin du dix-neuvième siècle pour permettre aux agriculteurs de faire face collectivement aux crises économiques et de s’organiser face à la montée du monde industriel, les coopératives se rattachent à d’anciennes coutumes rurales d’entraide.

                    D’abord essentiellement en amont des exploitations agricoles, le mouvement s’est étendu aux activités de transformation. Les coopératives vinicoles naissent, pour la plupart, au début du vingtième siècle avec la première coopérative créée en 1901 à Maraussan  mais c'est vers les années 30 qu'elles se développent.

                    En Aquitaine la première cave coopérative a été créée en 1930 en Gironde. Cette période est le point de départ fondateur des caves coopératives, motivé par le besoin de se rassembler pour faire face à la crise que va subir la viticulture dans cette période. La mise en place du système coopératif va alors se propager à travers toute la Gironde et plus tard dans l'ensemble de la région et ce pour de nombreuses raisons :

    -              Les fondateurs des premières coopératives viticoles en ont fait une intense promotion via la presse locale, nationale mais aussi par des voyages et des conférences.

    -              Ce système d’association a  un grand intérêt financier face aux négociants de la place bordelaise.

    -              Ceci a permis aux viticulteurs de travailler moins surtout après les récoltes.

    -              Ce regroupement a permis la production d’un vin de qualité uniforme.

    -              Le viticulteur ne s’occupe pas de la vente de son vin, il n’a donc plus de soucis de commercialisation.

     

    Dès son apparition, les bases de la coopération sont fixées et adoptées : un viticulteur représente une voix et la rémunération se fait en fonction des apports, les quantités sont juste prises en compte.

     

    Plusieurs périodes vont alors jalonner l'histoire de la coopération en Aquitaine.

    L’histoire montre alors que si le mouvement prend naissance dans les années trente, l'après guerre va voir la constitution de nouvelles coopératives dont la première dans le Sud de l'Aquitaine (Bellocq). Vont alors d'années en années se créer de nouvelles coopératives  jusqu'à la dernière née en 1998 à Domme.

    Le regard historique montre que si la création des coopératives commence dans les années trente, c'est après la seconde guerre mondiale que va se constituer la géographie de la fondation des coopératives. Par rapport à la période d'avant-guerre, le problème viticole des années 50 n'était pas le même. Les coopératives  se constituent notamment dans des zones où la viticulture est moins prestigieuse, où la monoculture n'est pas la règle. Les coopératives vont alors devenir l'élément d'un doublé : elle va être le fondement d'un vignoble et être une locomotive de la constitution de l'appellation, appellation qui devait aller de pair avec la constitution d'un vignoble de qualité.

    Les coopératives ont à ce titre lourdement pesé pour transformer des vignobles en VDQS en Vignobles A.O.C, les vignobles exclus de ces zones vont être progressivement condamnés et on va assister à une densification de ces vignobles dans ces zones

    On constate alors une évolution dans les motivations de leur naissance.

    Plus de soixante ans après leur création, l’environnement économique des coopératives vinicoles a évolué. Sur le marché des vins, de nouvelles concurrences au niveau mondial voient le jour s'ajoutant ainsi aux concurrences interrégionales. Le marché dominé par des vins de très haute gamme laisse à la fois une place pour des vins plus génériques mais oblige à conduire des stratégies propres à s'assurer une place dans le jeu concurrentiel.

    Stratégies de compétitivité prix et hors prix obligent alors des investissements et/ou des restructurations que seules les unités de production les mieux organisées et les plus performantes sont à même de conduire. Dans ce contexte, les coopératives souvent de petite dimension s'interrogent sur leur pérennité et leur légitimité. Pour certaines, l'aura du viticulteur indépendant, un contexte local marqué par une forte pression foncière se traduisent par des pertes d'adhérents, de surfaces et leur non-renouvellement. Pour d'autres, leur taille ne leur permet pas d'atteindre une masse critique, suffisante pour leur permettre de réaliser les investissements nécessaires pour répondre aux conditions du marché les privant d'un accès à des marchés plus aptes à valoriser leurs produits, ni de miser sur des économies d'échelle pour développer des stratégies de compétitivité..

                    Les processus de restructuration se mettent en marche. Rapprochements de tous ordres se mettent en œuvre transformant par là même la physionomie du monde coopératif vinicole aquitain.

                    Le papier a pour objet de montrer ces évolutions au sein du tissu coopératif pour en analyser la portée sur le contenu même du principe coopératif.

    Pour voir le diaporama Télécharger « 2006 Les coopératives vinicoles en Aquitaine.pdf »


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