• 2009 La construction des terroirs aquitains aux XIXe et XXe siècles

    2009 La construction des terroirs aquitains aux XIXe et XXe siècles

     

    La construction des terroirs aquitains aux XIXe et XXe siècles

    Jean-Claude Hinnewinkel, professeur émérite de Géographie, ADES (Aménagement, Développement, Environnement, Santé)- UMR CNRS 5185, Université Michel de Montaigne-Bordeaux3, et CERVIN

    Texte constituant le chapitre 2 de Vignobles et vins d’Aquitaine, images et identités d’hier à aujourd’hui, JC Hinnewinkel et S. Lavaud (dir.), Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, Bordeaux, 2009, 392 p. 

    1 – Aux sources des terroirs

    L’émergence des terroirs est le fruit de cette longue histoire qui depuis le Moyen-Âge conduit à une certaine spécialisation de vignobles entiers dans une gamme de produits bien spécifiques. Il s’en suit une fragmentation de plus en plus poussée du bassin d’approvisionnement de Bordeaux, la première repérable correspondant à l’application des privilèges autour de toutes les petites villes du bassin en capacité de charger les vins de leur arrière-pays pour les acheminer par voie fluviale vers Bordeaux.

    2009 La construction des terroirs aquitains aux XIXe et XXe siècles

    La vigne en Aquitaine au seuil du 20e siècle

    Des fragmentations initiales juridiques

    Les privilèges de Bordeaux n’en sont que l’exemple le plus connu en instaurant au fil des siècles des mesures discriminatoires contre les vins du Haut Pays. Celles-ci ne se limitèrent pas à l’opposition « Haut Pays – Sénéchaussée privilégiée ». Entre ces deux entités fut en effet institué un pays dit de « la nouvelle conquête », comprenant les vignobles actuels de l’est de l’Entre-deux-Mers, du pays foyen et des Côtes de Castillon en Gironde, mais aussi les vignobles de Duras et de Montravel, avec des avantages fiscaux et la possibilité de faire descendre leurs vins vers le port de Bordeaux à partir de la Saint-Martin, soit le 11 novembre. Ils gagnaient ainsi près d’un mois et demi sur leurs rivaux plus taxés du Haut Pays [2]. Ce système de protection d’une zone directe d’influence autour de Bordeaux, port d’embarquement pour l’Angleterre, les historiens le retrouvent, grâce aux archives, autour de toutes les cités du bassin en capacité de regrouper les vins de leur arrière-pays pour les expédier à Bordeaux, soit toutes celles qui sont implantées sur les rives de la Garonne, de la Dordogne, du Lot, du Tarn et de leurs affluents.

    Cette fragmentation initiale fut accrue à partir du XVIe siècle par à une première diversification de la demande.

    Pour lire la suite Télécharger « 2009 La construction des terroirs aquitains aux XIXe et XXe siècles.pdf »


    [1] Texte constituant le chapitre 2 de Vignobles et vins d’Aquitaine, images et identités d’hier à aujourd’hui, JC Hinnewinkel et S. Lavaud (dir.), Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, Bordeaux, 2009, 392 p.

    [2] Bernard Larrieu, Vins d’Entre-deux-mers et privilèges des vins de Bordeaux au XVIIIe  siècle, in L’Entre-deux-mers à la recherche de son identité, Actes du Premier Colloque tenu en Pays de Branne, AHPB et CLEM, 1988, p.175-197


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