• 2015

     

    Comprendre un phénomène en cours…

     Analyse géographique et géohistoire

     

    Jean-Claude Hinnewinkel, professeur émérite de Géographie, ADES (Aménagement, Développement, Environnement, Santé)- UMR CNRS 5185, Université Michel de Montaigne-Bordeaux3, et CERVIN

    In Essai géographique sur la crise du Bordeaux, JClaude Hinnewinkel, Nathalie Corade et Hélène Vélasco, Bordeaux, MSHAquitaine, 2015, 247 p.

     

    Depuis le début du XXIe siècle, le vignoble bordelais connaît, comme de nombreux vignobles européens, une crise que beaucoup jugent plus grave que les précédentes car plus structurelle que conjoncturelle. Comprendre cette crise impose donc de faire la part des deux grandes familles de causalités pour essayer d’apprécier ce qui, sur la flèche du temps, a changé pour mettre en péril les fondements d’un vignoble plus que millénaire et jusqu’alors au firmament des vignobles mondiaux. Les ouvrages décrivant la profonde crise économique que traverse le vignoble bordelais sont nombreux et loin de nous l’idée de les reprendre. Notre ambition, ici, est d’en proposer une analyse géographique (document 1).

     

    Document 1 - Une analyse géographique

    Une fois celle-ci réalisée, nous nous sommes appelés à replacer ce vignoble dans sa dimension géohistorique (document 2), en cherchant les causes de son extraordinaire longévité (près d’un millénaire) par-delà les crises qui n’ont entaché ni son prestige ni son image de référence mondiale.

    Document 2 - Géographie historique et géohistoire

    Pour consulter les deux documents Télécharger « Analyse géographique et géohistoire (intro).pdf »


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    2007 L’avenir du terroir

    L’avenir du terroir 

     Gérer de la complexité par la gouvernance locale

     

    2007 L’avenir du terroir

    Fig.1 Le terroir, un géosystème complexe

    Jean-Claude HINNEWINKEL, professeur des Universités, UMR ADES / CERVIN, Université M. de Montaigne – Bordeaux3

     Communication au colloque tenu à Aix-en-Provence en 2006 et publiée dans la revue Méditerranée, n°109, 2007, p.17-22

    Résumé : Le terroir est considéré ici comme une construction sociale plus qu’un espace naturel exceptionnel dont les potentialités ont été révélées par les hommes. Il n’est pas seulement un sol viticole dont il faut s’inquiéter du devenir face aux agressions des modes de mise en valeur. Il n’est pas seulement un climat dont il faut anticiper les modifications dans les décennies à venir. Il n’est pas davantage la seule mise en relation de ces deux facteurs, mais interactions de ceux-ci avec les savoir-faire et donc les hommes. Le terroir est avant tout un espace de production organisé, structuré par des hommes et au delà des avantages comparatifs qui ont présidé à leur création, la permanence des grands terroirs est dépendante de la valorisation de la rente territoriale par les sociétés qui les exploitent, plus sûrement que des terroirs d’exception souvent mis en exergue par les agronomes. C’est donc la complexité du système géographique « terroir » qu’il nous faut prendre en compte pour en mobiliser tous les ressorts.

    Et parmi eux, il en est un, trop peu souvent mis en exergue, le système d’action, lieu des jeux conflictuels entre les acteurs du terroir. Ce sont les acteurs qui structurent véritablement le terroir car ils gèrent les interrelations entre toutes les composantes du système. La question de l’avenir du terroir ne devient-elle pas dès lors celle de la gouvernance locale de la production dans le cadre d’une politique publique qui, de nationale, est devenue européenne et qui demain sera sans doute mondiale ?

     

    The terroir is here regarded as a social construction more than as an exceptional natural space of land where human intervention has revealed its potentialities. It is not only a wine-producing soil whose future can be questioned considering the aggressions of developing methods. It is not only a climate area where changes have to be observed throughout the years. It is not more simply the interrelation between those two factors, but interactions between those factors and know how and so to say human intervention. The terroir is above all an organised space of production, structured by human beings and beyond the comparative advantages that prevailed their setting up. The longevity of well-known terroirs depends on the development of the territorial rent by exploiting companies, more surely than exceptional terroirs that have often been enhanced by agronomists. The complexity of the geographical system "terroir" has to be considered in order to make the most of its structures.

    One of these structures is too rarely enhanced, the system of actions, where conflictual games between actors of the terroirs take place. The actors actually give structure to the terroir by ruling interrelations between all parts of the system. Does the question of the future of the terroir not consequently join the question of the local governance of the production in the context of public policies that, from national, became European and may be global tomorrow?

     

    Pour lire l'article Télécharger « 2007 Avenir des terroirs et complexité.pdf »


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  • 2010 Le retour des terroirs ?

     

    Quand le climat impose une mutation des pratiques.

    Le retour des terroirs ?   

    Jean-Claude HINNEWINKEL[1]

    La culture de la vigne est presque aussi ancienne que la sédentarisation des sociétés humaines.

    Paradoxalement confrontée aujourd’hui au paradigme du développement durable comme toutes les activités humaines, la production vitivinicole est contrainte de l’aborder sous la menace très directe du changement climatique dont les effets se font déjà sentir aussi bien dans les rangs de vigne que dans la fraîcheur des chais. Depuis quelques années, cette situation inquiète certains acteurs de la filière, nourrissant même des craintes pour l’avenir de ce qui est (fut ?) un des avantages comparatifs de la viticulture européenne, les terroirs.

    2010 Le retour des terroirs ?

    Elle fournit ainsi une belle occasion de révéler certains fonctionnements de cette filière vitivinicole, longtemps montrée comme un exemple de réussite de cogestion entre professionnels et politiques. C’est tout particulièrement sa propension à privilégier les entrées thématiques, principalement la technique et l’économique, ignorant presque toujours la dimension sociale qui nous intéresse ici. Car les analyses, d’où qu’elles viennent, ne considèrent jamais une entrée globale. Pratiquement aucune des études proposées depuis quelques années ne prend en compte la complexité des systèmes sous l’angle spatial comme social[2]. La plupart accordent le primat à la technique et/ou au financier.

    Notre propos est donc d’aborder ici l’avenir de la filière vitivinicole dans les vieux pays viticoles de l’Europe de l’ouest  sous un angle plus systémique, en montrant combien le terroir, représentation d’un espace de production notamment vitivinicole, peut être un scénario d’avenir pour la filière à condition de le considérer dans toutes ses dimensions et de lui redonner toute la place qui est la sienne, la première.

    Pour ce faire nous rappellerons d’abord quelles sont aujourd’hui les premières manifestations du changement climatique sur le monde vitivinicole avant d’analyser quelle représentation du terroir est porteuse d’avenir. Dans un troisième temps nous déclinerons quelques-unes des conditions que nous estimons indispensables à la réussite de ce scénario.

     

     


    [1] Jean-Claude HINNEWINKEL, professeur émérite de Géographie Université de Bordeaux, ancien dircteur du CERVIN (Centre d’études et de recherche sur la vigne et le vin http://www.msha.fr/CERVIN ), , ISVV / UMR 5185 ADES / CERVIN.

    [2] Exception faite d’une étude de prospective de l’INRA où toutefois la prise en compte du changement climatique n’est pas inclue

    Pour lire la chapitre  Télécharger « Chapitre 4jchinnewinkel.pdf »


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    2008 La signature du territoire

    In AREV 1988/2008, XXe anniversaire, Assemblée des Régions Européennes Viticoles, 2008, p. 19-27

    « Un terroir est un espace géographique délimité, dans lequel une communauté humaine construit au cours de son histoire un savoir collectif de production, fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique et un ensemble de facteurs humains. Les itinéraires socio-techniques ainsi mis en jeu révèlent une originalité, confèrent une typicité et aboutissent à une réputation pour un bien originaire de cet espace géographique».  

    2008 La signature du territoire

    Cette définition du terroir qui a cours, à quelques variantes près, dans de nombreux pays viticoles d’Europe préside à la production de vins de qualité bénéficiant de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) : une mention qui identifie un produit tirant son authenticité et sa typicité de son origine géographique. L’AOC (DOP portugaise, DOC italienne ou espagnole...) est accordée par un organisme après avis d’une commission d’enquête consécutive à la demande d’un groupement de producteurs organisés en syndicat de défense de l’appellation, qui est, à l’image d’un « conservatoire du terroir », en charge du respect du cahier de charges en vigueur dans la zone de production considérée.

    Ce syndicat d’appellation, aujourd’hui l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), a été constitué par des hommes qui se sont réunis pour défendre un terroir, un espace géographique dont ils ont fait reconnaître les limites par voie judiciaire. Des hommes qui ont ensuite défini les conditions de production devant permettre la meilleure expression des qualités de ce terroir. Des hommes qui, aujourd’hui, doivent œuvrer non seulement pour conserver, mais aussi « faire vivre » ce terroir. On notera que « terroir » est pris ici dans un sens éminemment « social », et pas seulement agronomique de « un terrain, un cépage, une pratique culturale ». Ainsi, quand il est question d’AOC, c’est en fait de terroir qu’il s’agit, mais un terroir vu comme un espace de production géré par une organisation de producteurs, soit une organisation sociale. 

    Pour lire la suite Télécharger « 2008 La signature du territoire version web.pdf »


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  • 2011 Le terroir signature de la viticulture européenne

     

    Le terroir signature de la viticulture européenne

     Jean-Claude HINNEWINKEL, professeur émérite des Universités, UMR ADES / CERVIN, Université M. de Montaigne – Bordeaux3

    Texte paru dans 

    2011 Le terroir signature de la viticulture européenne

     

    Introduction : Que faut-il entendre par « terroir » ?

    « Un terroir est un espace géographique délimité, dans lequel une communauté humaine construit au cours de son histoire un savoir collectif de production, fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique et un ensemble de facteurs humains. Les itinéraires sociotechniques ainsi mis en jeu révèlent une originalité, confèrent une typicité et aboutissent à une réputation pour un bien originaire de cet espace géographique».

    Cette définition du terroir qui a cours, à quelques variantes près, dans de nombreux pays viticoles d’Europe préside à la production de vins de qualité bénéficiant de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) : une mention qui identifie un produit tirant son authenticité et sa typicité de son origine géographique. L’AOC (DOP portugaise, DOC italienne ou espagnole...) est accordée par un organisme après avis d’une commission d’enquête consécutive à la demande d’un groupement de producteurs organisés en syndicat de défense de l’appellation, qui est, à l’image d’un « conservatoire du terroir », en charge du respect du cahier de charges en vigueur dans la zone de production considérée.

    Ce syndicat d’appellation, aujourd’hui l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), a été constitué par des hommes qui se sont réunis pour défendre un terroir, un espace géographique dont ils ont fait reconnaître les limites par voie judiciaire. Des hommes qui ont ensuite défini les conditions de production devant permettre la meilleure expression des qualités de ce terroir. Des hommes qui, aujourd’hui, doivent œuvrer non seulement pour conserver, mais aussi « faire vivre » ce terroir. On notera que « terroir » est pris ici dans un sens éminemment « social », et pas seulement agronomique de « un terrain, un cépage, une pratique culturale ». Ainsi, quand il est question d’AOC, c’est en fait de terroir qu’il s’agit, mais un terroir vu comme un espace de production géré par une organisation de producteurs. A ce titre, le terroir est d’abord une organisation sociale et la question de l’avenir de celui-ci revient à poser celles de la nature et de la qualité de la signature collective de ce groupe de producteurs.  

    Pour ce faire il paraît indispensable d’analyser ici l’avenir de ce système territorial de gestion de la production viticole dans le contexte contemporain de mondialisation. Il est largement lié à la nature même du vin dont il est peut-être opportun de rappeler la relative complexité de la genèse. D’où la première partie :

     I Aux sources du terroir

    Pour lire la suite  Télécharger « 2011 signature terroir version web.pdf »

     


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