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    2013 L’éclatement du vignoble des Graves au XXe siècle

     

    Jean-Claude Hinnewinkel et Philippe Roudié, Professeurs émérites de géographie, CERVIN, ISVV,  Université Bordeaux-Montaigne

    L’éclatement du vignoble des Graves (Gironde) au XXe siècle

    Dans un article précédent[1] nous avons laissé le vignoble des Graves avec un fort contraste entre le Nord, domaine des vins rouges et le Sud consacré aux vins blancs liquoreux. Comme dans tout le Bordelais, les premières années du XXème siècle que nous abordons maintenant sont une période difficile caractérisée par la création des Appellations d’Origine Contrôlée.

    A - La naissance des appellations Graves et Sauternes

    Ce premier XXe siècle est marqué par des récoltes record, une stagnation des cours et la multiplication des fraudes[2]. Il s’en suit des conflits entre propriétaires et négociants qui, très vite en appellent à l’État. Mobilisé par les politiques locaux largement favorables aux producteurs,  le législateur tente de remédier aux difficultés du vignoble en mettant en place avec les organisations professionnelles une  nouvelle législation.   C’est d’abord la loi du 1er août 1905 visant à réduire fraudes et falsifications en les réprimant puis le texte du 5 août 1908 instaurant des délimitations reposant sur « les usages locaux, loyaux et constants ». Pour répondre aux exigences de cette législation des aires d’appellations vont progressivement être affinées, à partir de 1905, en Aquitaine comme partout ailleurs en France.

    1 – La longue marche aux AOC

    Au sein de l’appellation « Bordeaux » la tâche est confiée à « la sous-commission de délimitation de la région des vins de Bordeaux » dont le rapporteur est Cazeaux-Cazalet, viticulteur, maire de Cadillac et député de la Gironde.  Dans sa séance du 28 décembre 1907 celle-ci propose une délimitation de la région viticole des Graves entre la Jalle de Blanquefort au nord et la limite communale Virelade-Podensac au sud (carte 1).

     

    2013 L’éclatement du vignoble des Graves au XXe siècle

    Carte 1 : La proposition de délimitations dans la région des Graves par la commission Cazeaux-Cazalet

     

    L’existence des deux noyaux viticoles repérés au XIXème siècle, un blanc liquoreux au sud et un rouge au nord, est ainsi mise en avant. Cela correspond à la situation du vignoble en 1900, telle que permettent de le constater les cartes réalisées à partir des premières déclarations de récolte obligatoires en 1900 (carte 2)

     

    2013 L’éclatement du vignoble des Graves au XXe siècle

    Carte 2 : La région des Graves en 1900 (source : déclarations de récoltes 1900, Archives départementales de la Gironde)

     

     1] Les Cahiers du Bazadais n°177, juin 2012

    [2] Ph. Roudié, Les temps difficiles de la belle époque, in Vignobles et vignerons du Bordelais (1850 – 1980), chap. VI, pp. 199 – 219

     

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  • 2018 Les vins de terroir     Histoire d’un dogme !

    Jean-Claude Hinnewinkel, professeur émérite de Géographie, chercheur associé ISVV Bordeaux-Aquitaine, ancien directeur du CERVIN

    Pour de nombreux amateurs de vin, un bon vin est un vin de terroir, un vin « né quelque part », un vin « qui a la gueule du vigneron qui le produit ». Au-delà de ces images il est toutefois bien difficile de proposer une définition consensuelle du terroir et par conséquent du vin de terroir ; les spécialistes se déchirent : il y aurait autant de définitions possibles que de domaines scientifiques concernés par le divin breuvage…
    Derrière l’image d’une vigne et de son château ou de son clos, transcription moderne du terroir, c’est toute la question du rôle respectif de la nature et de l’homme qui est posée… Et quand on convoque l’homme, il est question de tous ceux qui ont participé ou qui participent encore aujourd’hui à la construction de ce mythe, qu’ils soient producteurs ou marchands de vin bien sûr, mais aussi chercheurs de toutes disciplines impliquées dans les études sur les facteurs de la qualité du produit.
    Aujourd’hui à la mode, le mot terroir, représentation d’une certaine réalité des mondes du vin, fut longtemps à connotation péjorative et ce au moins jusqu’au début du 20e siècle… C’est principalement au lendemain de la mise en place des appellations d’origines des vins dans les années de l’entre-deux-guerres que l’image « terroir » retrouve une connotation et une actualité positive. Comment en est-on arrivé là ? On le doit d’abord aux agronomes confortés à l’époque moderne par l’essor de la pédologie.

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  • Jean-Claude Hinnewinkel, professeur honoraire de Géographie, Université Bordeaux Montaigne, CERVIN et chercheur associé à l’ISVV

    Communication présentée au 17e colloque «L’Entre-deux-mers et son identité » tenu à Rions, Sainte-Croix-du-Mont et Cadillac, les 25, 26 et 27 octobre 2019 et publiée dans Les mutations de la société rurale du Cadillacais et du Podensacais, CLEM, 2021

    2021 Grandeur et déclin d'un noyau d'élite viticole en Sud-Gironde

    Doc 1 : Les noyaux viticoles identifiés au 17e siècle en Bordelais : d’après la taxation de 1647, les hiérarchies s’établissent à partir des trois pôles que sont le Médoc, Les Graves de Bordeaux et le Sauternais.

    Pour lire l'histoire du noyau d'élite "Sud-Gironde" du 17e siècle à nos jours

    Télécharger « 2021 Grandeur déclin noyau sud 33_Partie1.pdf »

    puis

    Télécharger « 2021 Grandeur déclin noyau sud 33_Partie2.pdf »

     

     


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  • En un siècle l'œnologie est passée de la pratique des maîtres de chai à une discipline scientifique complexe intégrant de nombreuses composantes scientifiques. Dans ce développement l'Ecole d'œnologie bordelaise initiée par l'élève de Louis Pasteur, Ulysse Gayon a joué un rôle prépondérant.

    L'histoire de l'œnologie bordelaise présentée ici a été rédigée par le CERVIN dans le cadre d’un projet pluridisciplinaire intitulé : La qualité des vins de Bordeaux, ses acteurs et ses marqueurs : la formation de « l’École Bordelaise », porté par l’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, 210 chemin de Leysotte, 33 882 Villenave d’Ornon) et soutenu par la Région Aquitaine. Piloté par Hélène Velasco, professeure de géographie, dans le cadre de l’unité ADESS, UMR 5185, il associe aux chercheurs en sciences humaines de cette dernière unité, ceux du Cervin (Centre d’études et de recherches sur le vin, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine), ceux en œnologie de l’UMR 1219 Œnologie, Université de Bordeaux, et ceux en écophysiologie et ampélographie de l’UMR 1287 EGFV - Écophysiologie et génomique fonctionnelle de la vigne, INRA Bordeaux.

    L'histoire de l'œnologie bordelaise contée par le Cervin comporte deux parties, toutes deux extraites de Les vins de Bordeaux, Les itinéraires de la qualité, ISVV Bordeaux-Aquitaine, Vignes et Vins publications internationales, Bordeaux, 2015. 

    La première partie« Des pratiques empiriques aux pratiques scientifiques » de Jean Michel Chevet (historien) et de Jean-Claude Hinnewinkel (géo historien) retracent l’évolution des pratiques vitivinicoles marquée par le passage de l’empirisme exclusif jusqu’au XVIIIe siècle aux interactions de plus en plus fréquentes entre pratiques et recherches scientifiques à partir de la Révolution française. La qualité des vins de Bordeaux dépendantes jusqu’à cette période des tâtonnements des vignerons est de nos jours étroitement liée aux résultats des recherches agronomiques et œnologiques qui sont devenues des disciplines clés de la qualité des vins de Bordeaux.

    Pour lire cette première partie

    Dans la seconde « Qualité des vins et diffusion des savoirs », Jean-Claude Hinnewinkel (géo historieny montrele passage d’une culture de tradition à une culture scientifique. Avant le milieu du XIXème siècle, la transmission orale est le principal vecteur de la tradition vitivinicole. A partir de ce siècle, l’essor de l’école et de l’écrit puis la montée des organisations professionnelles prennent peu à peu le relais de la tradition et assure une diffusion toujours plus efficace des innovations issues de la recherche scientifique, agronomique dans un premier temps puis œnologique au XXe siècle.

    Pour lire cette seconde partie

    Ces documents sont extraits de Les vins de Bordeaux, Les itinéraires de la qualité, ISVV Bordeaux-Aquitaine, Vignes et Vins publications internationales, Bordeaux, 2015


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  • Géographie et Cultures, n° 30, 1999

    Guy DI MEO, SET-Université de Paul

    et Jean-Claude HINNEWINKEL, CERVIN-Université de Bordeaux III

    Résumé: Dans l'Entre-Deux-Mers girondin, les représentations sociales du patrimoine régional s'inscrivent au cœur d'espaces divers, compris pour l'essentiel entre la localité communale et la micro-région que dessine le long interfluve à l'est de Bordeaux. Les territorialités représentées des habitants de cette aire se répartissent sur un registre encore plus vaste, s'étendant du village à la France. Fortement associés à un cortège de symboles patrimoniaux et culturels, les territoires vécus de l'Entre-Deux-Mers affichent une consistance réelle mais fragile.  Pour la plupart des personnes que nous avons interrogées, ces territoires résultent d'une organisation peu hiérarchique de leurs rapports spatiaux. Ceux-ci s'édifient en forme de "plateaux" ou de concrétions socio-spatiales à très fortes charges idéelles, reliés entre eux par d'infinis rhizomes de nature mentale autant que matérielle (trajets, couloirs de déplacement).

    Pour découvrir l'article

    Télécharger « 1999 Patrimoine et territoire en E2Mers_Partie1.pdf »

    Télécharger « 1999 Patrimoine et territoire en E2Mers_Partie2.pdf »


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